De nouvelles découvertes sur le chantier de fouilles gallo-romain de Saint-Martin-au-Val, à Chartres

, par Jean-Michel Colas

Les archéologues de la Ville de Chartres ont repris, le 14 mai 2018, le chantier de fouilles programmées sur le site gallo-romain du sanctuaire de Saint-Martin-au-Val. Avec, déjà, des découvertes majeures du IIIe siècle après Jésus-Christ : des fragments de chapiteaux et de corniches, des enduits peints, ainsi que la partie très ouvragée d’une colonne de 15 m de hauteur qui a près de 2.000 ans.
 
Le site gallo-romain de Saint-Martin-au-Val, à Chartres, est comme une corne d’abondance dont chaque phase de fouilles programmées, depuis 2006, offre son comptant de merveilles et de découvertes inépuisables.
 
Depuis le 14 mai 2018, le service d’archéologie de la Ville de Chartres a repris son exploration de ce site religieux du IIIe siècle après Jésus-Christ, en concentrant ses recherches autour de la fontaine ornementale et son bassin de marbre, situés en marge du sanctuaire, et mis au jour durant l’été 2017.
 
Un fragment de colonne mis au jour
 
Et très vite, les découvertes se sont enchaînées. Ce vendredi 8 juin 2018, les archéologues de la Ville a mis au jour des plinthes en marbre et des fragments de chapiteaux et de corniche qui appartenaient vraisemblablement au bâtiment abritant fontaine et bassin.
 
Quelques jours plus tôt, les enquêteurs du passé ont découvert un fragment de colonne, comme l’explique Bruno Bazin, responsable du chantier : « Il s’agit d’un bloc avec des méandres, du feuillage et de la treille, qui a peut-être été fragmenté, plus tard, pour être utilisé comme matériau de récupération. »
 
Grâce à la courbure du fragment, les archéologues vont pouvoir calculer le diamètre et la hauteur de cette colonne, qui entourait peut-être -les analyses le démontreront sans doute- la fontaine ornementale et son bassin.
 
Des peintures exhumées près du bassin d’ornement
 
Les premières extrapolations laissent imaginer une colonne de 15 m de hauteur, dont la partie découverte se trouverait à un peu plus de 1,50 m du sol.
 
Parmi les autres vestiges exhumés au même endroit, en ce début de mois de juin 2018, des enduits peints sur lesquels étaient sans doute représentés des personnages grandeur nature, comme l’explique Raphaël Huchin, un archéologue spécialisé dans les peintures gallo-romaines : « L’un des fragments que nous avons retrouvé révèle, semble-t-il, le début d’une épaule, sur un fond vert, peut-être champêtre, ainsi qu’un motif bleu, peut-être un drapé ou une aile. »
 
Chaque coup de pinceau ou de burin révèle une nouvelle facette de ce qu’était l’immense sanctuaire de Saint-Martin-au-Val et ses 6 hectares voués au culte : l’un des points névralgiques du monde gallo-romain, qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets.
 
Sébastien Couratin
 
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