Le monde du vivant
Samuel Dumont

, par Jean-Michel Colas

Vendredi 19 mars 2021, 16h-19h
Visioconférence : https://www.gotomeet.me/AncaDAN/geoarch
Par téléphone : +33 187 210 241
Code d’accès : 906-762-757

Conférence dans le cadre du séminaire « (D)Écrire le monde : Science et Littérature des Anciens aux Modernes »


- Samuel Dumont (ENS-PSL)
Prendre le problème à la racine : approches philosophiques et botanique de la croissance végétale chez Théophraste

Être vivant à la biologie si singulière, la plante pourrait constituer une source par excellence d’étonnement, fondement de l’activité scientifique comme philosophique chez les deux plus grands penseurs dont nous avons hérité de l’Antiquité, Platon et Aristote. Or, l’application par Théophraste de la démarche empiriste aristotélicienne aux plantes, fondée sur des thèses philosophiques fortes, met en valeur des questions fondamentales de biologie végétale : comment la plante se nourrit-elle, comment réagit-elle aux maladies, comment se reproduit-elle ? La posture philosophique offre en ce sens un cadre pour l’émergence du discours scientifique. Néanmoins, à partir de l’étude précise et scientifique de la plante, Théophraste comprend rapidement qu’elle représente également un problème proprement philosophique, au point d’amener le disciple et collègue du Stagirite à envisager une refonte de la doctrine du finalisme naturel. La plante croit de partout et apparemment sans fin, donnant ainsi l’impression de moquer toute actualisation dans une forme stable et définitive pour au contraire se complaire dans une puissance permanente, telle une manifestation physique de l’infini mathématique. Comment alors penser une puissance s’actualisant en tant que puissance ? Pour étudier cette tension dynamique et fertile, il s’agira de mettre en relief cette nature problématique du végétal en suivant une perspective récurrente dans l’œuvre de Théophraste : l’analyse du phénomène de croissance.

Responsables : Mandana Covindassamy, Anca Dan & George Tolias