L’ADN fossile :
une machine à remonter le temps

Ludovic Orlando

, by Annick Fenet

Vendredi 4 février 2022, 16h-19h
Conférence en visioconférence, dans le cadre du séminaire « Géographie historique et géoarchéologie » (8/12)

Lien vers la visioconférence
ID de réunion : 997 7080 3742 / Code secret : AOROC2021


 

Ludovic Orlando (CNRS, Centre d’anthropobiologie et de génomique de Toulouse)

L’ADN fossile: une machine a remonter le temps /
 
Ancient DNA Time Travels: Hunting our Global Evolutionary Past
 
Résumé / abstract :
 
Depuis le milieu des années 1980, de nouvelles traces nous aident à mieux cerner les mondes passés. Ces traces infimes ne sont pas visibles à l’oeil nu mais ne peuvent être totalement décryptées qu’à l’aide de puissants séquenceurs. Ces traces, ce sont les molecules d’ADN préservées dans les squelettes anciens et les sédiments. Elles nous viennent parfois des tréfonds du temps mais nous renseignent tant sur les hommes et les femmes qui peuplaient jadis notre planète, leur alimentation et leurs maladies, que sur leurs liens familiaux, leurs migrations et leurs origines. Elles nous dépeignent aussi la faune et la flore qui formaient les écosystèmes du passé et comment ceux-ci ont changé au gré de grands bouleversements climatiques ou des activités humaines. Et de compléter ainsi l’arsenal de l’archéologue moderne, dont les outils, desormais moléculaires, nous invitent à un véritable voyage dans le temps non sans conséquences sur notre compréhension du monde d’aujourd’hui. La première partie de ce séminaire visera à presenter le diversité des recherches en ADN ancien ainsi que les limites technologiques de la discipline. La seconde partie se servira de l’exemple de la domestication du cheval pour illustrer à quel point l’ADN ancien peut révolutionner notre compréhension de processus qui ont agi comme de véritables points de bascule dans l’histoire de nos civilisations.
 
Since the mid-1980s, new types of traces have provided access to otherwise lost worlds. Invisible to the eye, these traces can, however, be characterized using powerful DNA sequencing instruments and consist of those rare, ultra-degraded and ultra-fragmented DNA molecules surviving in archaeological skeletons and sediments. Ancient DNA provides deep insights into past human groups, their diet and their diseases as well as their familial structure, their migration and their origins. Ancient DNA can also help identify those animal and plant species that formed past ecosystems, and how they responded to global environmental changes and increasing human activities. Combined, what ancient DNA offered is no less than new tools for the modern archaeologist that offer unprecedented resolution into our deep global past. While it is turned backwards, ancient DNA time travels also provide important insights into our modern world and societies. The first part of this seminar will be aimed at presenting ancient DNA research, illustrating its full potential with a number of key examples but also highlighting some of the current technological limitations. The second part will showcase how ancient DNA can revolutionize our understanding of processes that have acted as turning-points for human history, such as the domestication of the horse.
 
Responsable : Anca Dan